Semis précoce de maïs Adapter l’itinéraire pour profiter de ses bienfaits
Lors des journées maïs d’Arvalis-Institut du végétal, Didier Lasserre a rappelé les nombreux avantages d’un semis précoce de maïs tout en insistant sur les paramètres auxquels il faut veiller pour en profiter.
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Selon Didier Lasserre d’Arvalis, l’alimentation en eau constitue un facteur primordial de la réussite de la culture et le semis précoce peut permettre de mieux utiliser la ressource.
« Depuis dix ans, les rendements américains dépassent les rendements français grâce à l’utilisation des biotechnologies, mais aussi grâce aux semis plus précoces depuis les années 2000, avec un avancement du cycle de trois semaines à un mois, et au resserrement de la période de semis grâce à un parc matériel plus performant. »
Éviter le stress hydrique
Les semis précoces permettent de caler les stades de forte consommation d’eau de la plante en dehors des périodes de sécheresse ou de forte Etp. Ils limitent également l’exposition de la culture au gel. Une floraison plus précoce valorise mieux l’offre climatique (rayonnement) pendant la croissance des grains pour un Pmg amélioré. La récolte se fait plus tôt, dans de meilleures conditions et à un taux d’humidité moindre des grains qui va, d’autant, réduire les frais de séchage. Enfin, l’allongement du cycle augmente le potentiel de variétés plus tardives.
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Quant aux ravageurs, le semis précoce permet d’esquiver les ravageurs aériens de seconde génération et diminue donc les risques de dégradation de la qualité sanitaire. En revanche, la présence de ravageurs du sol peut limiter la faisabilité du semis précoce, du fait d’une phase de sensibilité plus longue et du manque de solutions efficaces et/ou persistantes. Autres critères limitants, la battance, qui peut aggraver des conditions lentes de levée, et la présence de zones hydromorphes, qui peut entraîner des pertes importantes (installations de champignons phytopathogènes : pythiums…).
Adapter l’itinéraire dans son intégralité à la date de semis
Didier Lasserre précise qu’ « en cas de semis précoce, l’itinéraire technique doit s’adapter, notamment le désherbage car la flore classique se décale vers une flore composée de dicotylédones » (renouée des oiseaux, renouée liseron, mouron, linaires…). De plus, l’inter-rang se couvre plus lentement, favorisant les relevées. « Les herbicides racinaires manquent de persistance, d’où la nécessité de compléter par des interventions en post-levée plus complètes. »
La protection contre les ravageurs du sol doit être renforcée du fait d’un stade sensible plus long. Didier Lasserre privilégie, pour ce faire, les traitements de semences. Les risques de dégâts liés aux autres ravageurs (limaces, altises, oscinies) augmentent aussi. « En matière de fertilisation, il s’agit de favoriser une installation rapide de la culture à l’aide d’engrais starter localisés au semis et de fractionner les apports complémentaires. »
Variétés adaptées : bonne vigueur de départ et port étalé
Didier Lasserre conseille enfin de privilégier des variétés avec une bonne vigueur au départ et un port étalé, qui favorise la couverture de l’inter rang. « Les densités de semis maximisées permettront de compenser les pertes à la levée. » Le gel ne détruira pas l’apex protégé en-dessous du niveau du sol jusqu’au stade 6 feuilles, mais des conditions froides et humides peuvent favoriser le développement de pythiums après des gelées et provoquer des pertes de densité.
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